L’assainissement des eaux usées et la gestion des déchets qui en résulte est une composante essentielle de la protection des milieux aquatiques et du maintien de la qualité des eaux brutes.

Les communes (ou les groupements de communes) sont compétentes en matière d'assainissement des eaux usées, conformément à l’article L2224-8 du CGCT. Ainsi, elles assurent le contrôle des raccordements au réseau public de collecte, la collecte, le transport et l'épuration des eaux usées, ainsi que l'élimination des boues produites.

De plus, elles doivent délimiter notamment les zones d'assainissement collectif où elles sont tenues d'assurer la collecte des eaux usées domestiques et le stockage, l'épuration et le rejet ou la réutilisation de l'ensemble des eaux collectées et les zones relevant de l'assainissement non collectif où elles sont tenues d'assurer le contrôle de ces installations et, si elles le décident, le traitement des matières de vidange et, à la demande des propriétaires, l'entretien et les travaux de réalisation et de réhabilitation des installations d'assainissement non collectif.

L’assainissement collectif

Depuis plusieurs années, les collectivités ont mené à bien des projets d’envergure permettant de rendre conformes les agglomérations d’assainissement aussi bien en zone urbaine qu’en zone rurale. Ainsi, en 2015, le parc d’assainissement de la Guyane compte vingt-quatre stations d’épuration publiques dont la capacité nominale de traitement est égale à 162 110 eH.

Les stations sont de deux types : lagunes (naturelles ou aérées) (41,4%) et boues activées (58,6%).

assainissement collectif1 assainissement collectif

Les deux stations les plus grandes, Cayenne Leblond et Kourou bourg, prennent en charge 56% de la pollution générée par la population raccordée à un réseau d’assainissement collectif.

Sont actuellement en cours de réalisation la construction d’ouvrages conséquents, qui permettront d’améliorer la situation des communes de Saint-Laurent et de Maripasoula. En effet, une station d’épuration de type «boue activée» d’une capacité nominale de 40 000 eH viendra renforcer la capacité épuratoire de la lagune Fatima de 6 000 eH à Saint-Laurent. Et une lagune naturelle de 4 000 eH et une lagune à macrophytes de 240 eH traiteront les eaux usées du bourg de Maripasoula.

L’assainissement non collectif

A côté des réseaux de collecte et des ouvrages de traitement des eaux usées construits et gérés par les collectivités ou par leurs délégataires, existent des réseaux et des dispositifs réalisés par des maîtres d’ouvrage privés (aménageurs, …) ou par des particuliers. Dans le premier cas, on parle d’assainissement non collectif (ANC) regroupé ; et dans le deuxième d’ANC individuel ou familial. Ces dispositifs doivent être créés dans les zones d’ANC définies par les communes, dès lors que ces dernières ont fait le choix de ne pas réaliser de réseaux et de stations d’épuration.

En 2015, le parc d’assainissement de la Guyane compterait une centaine de stations d’épuration privées. Toutefois, seules quarante-cinq stations ont été identifiées dont quarante-et-une sur le territoire de la CACL. Leur capacité nominale de traitement est égale à 21 030 eH.

A cause de la démographie, les projets de construction précèdent bien souvent les projets d’aménagement du territoire communal. Aussi, on se retrouve avec des dispositifs d’ANC en zonage d’assainissement collectif. Et les maîtres d’ouvrage privé et les particuliers se voient contraints de déconnecter leurs ouvrages et de se raccorder dans un délai de deux ans au réseau public d’eaux usées.

Il convient de signaler que la situation de l’ANC en Guyane n’est guère satisfaisante. En effet, les stations d’épuration, comme les dispositifs des particuliers dysfonctionnent à cause d’une absence d’entretien et/ou d’exploitation. Ils sont à la fois sources de risques sanitaires pour les populations avoisinantes et de dégradation du milieu naturel.

La gestion des déchets afférents

La Guyane accuse un certain retard en matière de gestion des déchets d’assainissement. Ce terme désigne l’ensemble des sous-produits générés par la collecte et le traitement des eaux usées : sable, graisse, refus de dégrillage, boues et matières de vidange.

Sous-produit de l'assainissement des eaux usées, les boues d'épuration sont juridiquement considérées comme des déchets. Les collectivités compétentes en matière d'assainissement collectif doivent en assurer ou en faire assurer l'élimination, dans le respect des dispositions du décret n°97-133 du 8 décembre 1997 et de l'arrêté ministériel du 8 janvier 1998 pris pour son application. Il en va de même pour les matières générées par les fosses septiques des particuliers ou les boues des stations privées.

Dans le cadre du Schéma Départemental de Gestion des Déchets de l’Assainissement et de Potabilisation (SDGDAP), deux voies sont proposées :

  • la valorisation agricole par épandage
  • l'enfouissement technique, lorsque les conditions pour un épandage agricole ne sont pas réunies.

Pour les boues curées de lagune, il est préconisé un épandage sur sol agricole pré-chaulé. Les boues activées sont chaulées avant d’être épandues sur les parcelles agricoles pendant la période d’étiage.

En novembre 2013, la commune de Mana a réalisé le premier épandage réglementaire de Guyane, pour les boues curées de la lagune du bourg.

Sur le territoire de la CACL, le plan d’épandage des boues du pôle épuratoire Leblond a été validé. Les plans d’épandage des lagunes de Matoury Gibelin et Rémire-Montjoly Morne Coco sont en cours de validation par le service instructeur (Police de l’eau).

Sur le territoire de la commune de Saint-Laurent, les plans d’épandage des boues du pôle épuratoire Sud et de la lagune Fatima ont été validés par le service instructeur (Police de l’eau).